Guerre 14-18 : l’autochrome donne des couleurs à la Grande Guerre

Guerre 14-18 : l'autochrome donne des couleurs à la Grande Guerre

Deuxième épisode de notre série consacrée à la première guerre mondiale immortalisée par la Photographie, en particulier à l’aide des autochromes. Où la mémoire des Poilus de la Guerre 14-18 et de leur quotidien n’est plus seulement une variation de gris. Le bleu et le rouge des uniformes, le vert des cantonnements, le beige des maisons apportent une note de couleur et de réalisme grâce à l’autochrome.

Cette palette de couleurs de la guerre 14-18 est le fruit d’une concomitance historique et technologique. D’un côté, le monde englué dans un conflit généralisé. De l’autre, l’autochrome, procédé photographique en couleurs breveté en 1903 par les frères Lumière. Entre les deux, des photographes, des opérateurs, qui capturent sur leurs fragiles plaques de verre les moments de vie des acteurs de la Grande Guerre. Mobilisés aussi comme les autres, ils ont laissé leur nom dans l’histoire de la Photographie : Isidore Aubert, Pierre-Joseph-Paul Castelnau, Fernand Cuville, Paul Queste, Albert Samama-Chikli, Jean-Baptiste Tournassoud. Florilège de leur travail en couleurs.

Soldats français en observation dans une tranchée de première ligne, à Hirtzbach (Haut-Rhin). Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917)

Soldats français en observation dans une tranchée de première ligne, à Hirtzbach (Haut-Rhin). Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

La 11ème d'artillerie construit une voie ferrée, près de Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Le 11ème d’artillerie construit une voie ferrée, près de Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats canadiens, à Quesmy (Oise). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Soldats canadiens, à Quesmy (Oise). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldat indochinois, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Soldat indochinois, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Groupe d'Algériens à Noyon (Oise). Autochrome de Fernand Cuville (1917).

Groupe d’Algériens à Noyon (Oise). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats Sénégalais affectés aux tâches quotidiennes, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Soldats Sénégalais affectés aux tâches quotidiennes, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats préparant leur cuisine sur un feu improvisé avec des briques et du bois, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Soldats préparant leur cuisine sur un feu improvisé avec des briques et du bois, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Le 370ème d'infanterie à l'heure de la soupe, quelque part dans l'Aisne. Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Le 370ème d’infanterie à l’heure de la soupe, quelque part dans l’Aisne. Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Ouvriers du génie au travail sur une dalle de pierre, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Ouvriers du génie au travail sur une dalle de pierre, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

L'heure de la barbe dans un campement, quelque part dans l'Aisne. Autochrome de FernandCuville (1917)

L’heure de la barbe dans un campement, quelque part dans l’Aisne. Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

La lessive au cantonnement, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

La lessive au cantonnement, à Soissons (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats du génie à l'oeuvre sur une forge détruite, à Reims (Marne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Soldats du génieà l’oeuvre sur une forge détruite, à Reims (Marne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Laboureurs militaires à la Haubette (Marne), accompagnés d'un civil. Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Laboureurs militaires à la Haubette (Marne), accompagnés d’un civil. Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats et leur camion dans des ruines, quelque part dans l'Aisne. Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Equipe de la Section Photographique (SPA) de l’Armée dans des ruines, quelque part dans l’Aisne. Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Instruction des officiers sur l'utilisation de la mitrailleuse, en Afrique du Nord. Autochrome de Jean-Baptise Tournassoud

Instruction des officiers sur l’utilisation de la mitrailleuse, en Afrique du Nord. Autochrome de Jean-Baptise Tournassoud – Crédit : Collection Tournassoud – ECPAD.

Quatre soldats mitrailleurs dans les ruines, à Bucy-le-Long (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Quatre soldats mitrailleurs dans les ruines, à Bucy-le-Long (Aisne). Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Pièce d'artillerie de 370 et son filet de camouflage, à Heenkerke (Belgique). autochrome de Paul Castelnau (5 sept. 1917)

Pièce d’artillerie de 370 et son filet de camouflage, à Heenkerke (Belgique). autochrome de Paul Castelnau (5 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

L'urinoir, lui aussi camouflé... à Rexpoede (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (31 août 1917)

L’urinoir, lui aussi camouflé… à Rexpoede (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (31 août 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Lignes françaises au Het Sas (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (10/09/1917)

Lignes françaises au Het Sas (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (10 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Construction d'une passerelle au dessus des trous d'obus remplis d'eau, dans la région de Boesinghe (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (10/09/1917)

Construction d’une passerelle au dessus des trous d’obus remplis d’eau, dans la région de Boesinghe (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (10 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Baraques camouflées dans un cantonnement, à Rexpoede (Nord). Autochrome de Paul Castelnau (6 sept. 1917)

Baraques camouflées dans un cantonnement, à Rexpoede (Nord). Autochrome de Paul Castelnau (6 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Lecture des journaux, à Rexpoede (Nord). Autochrome de Paul Castelnau (6 sept. 1917)

Lecture des journaux, à Rexpoede (Nord). Autochrome de Paul Castelnau (6 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Le bazar des poilus - Autochrome de Fernand Curville (1917)

Le bazar des poilus – Autochrome de Fernand Curville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Centre chirurgical, à Rousbrugge (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (1917).

Centre chirurgical, à Rousbrugge (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Fusiliers marins, à Drie-Grachten (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (3 sept. 1917)

Fusiliers marins, à Drie-Grachten (Belgique). Autochrome de Paul Castelnau (3 sept. 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Soldats sénégalais, à Saint-Ulrich (Haut-Rhin). Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917)

Soldats sénégalais, à Saint-Ulrich (Haut-Rhin). Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Le chef d'escadron Moog au milieu des hommes du 4e régiment de Spahis. Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud

Le chef d’escadron Moog au milieu des hommes du 4e régiment de Spahis. Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud – Crédit : Collection Tournassoud – ECPAD

Corvée de lessive au 3e régiment de zouaves, au camp de la Valbonne (Alpes-Maritimes). Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud (sans date précise).

Corvée de lessive au 3e régiment de zouaves, au camp de la Valbonne (Alpes-Maritimes). Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud (sans date précise) – Crédit : collection Tournassoud – ECPAD

Des hommes du 14e régiment du train des équipages militaires préparent leur repas. Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud (pas de date précise)

Des hommes du 14e régiment du train des équipages militaires préparent leur repas. Autochrome de Jean-Baptiste Tournassoud (pas de date précise) – Crédit : collection Tournassoud – ECPAD.

Soldats atteints de conjonctivite. Autochrome réalisé le 1er avril 1918 par Isidore Aubert

Soldats atteints de conjonctivite. Autochrome de Isidore Aubert (01/04/1918) – Crédits : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine

Ce qu'il reste du château de Ham (Somme) et de l'arbre sous lequel venait se reposer Napoléon III. Autochrome de Fernand Cuville (1917)

Ce qu’il reste du château de Ham (Somme) et de l’arbre sous lequel venait se reposer Napoléon III. Autochrome de Fernand Cuville (1917) – Crédit : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Les autochromes présentés ci-dessus sont un aperçu des collections conservées et diffusées par différentes institutions publiques :
la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine
l’Agence photographique de la RMN
l’ECPAD, le service audiovisuel du Ministère de la Défense
le Musée Albert Khan

Qu’est-ce qu’un autochrome ?
L’autochrome est en quelque sorte l’ancêtre de nos diapositives des années 60-70. C’est une photographie unique, produite sur plaque de verre, dont les couleurs sont révélées et fixées grâce à des particules de fécule de pomme de terre. L’autochrome est le premier vrai procédé photographique couleur développé à l’échelle industrielle. Porté par les célèbres frères Lumière, il est breveté en 1903, mais ne sera commercialisé qu’à partir de 1907. Pendant plus de 25 ans, l’autochrome connaîtra un vrai succès malgré de multiples techniques concurrentes. Après la première guerre mondiale, le banquier et mécène Albert Khan enverra son équipe d’opérateurs dans le monde entier (dont Paul Castelnau et Fernand Cuville) pour constituer les Archives de la planète sur plaques de couleurs. Le musée éponyme possède aujourd’hui une collection de quelque 72000 autochromes, « la première au monde ».

A lire aussi :
– Guerre 14-18 : la photographie reste la grande mémoire de la Grande Guerre (Photo Memory – Le Blog)
– Le métier de photographe militaire pendant la Grande Guerre, par Hélène Guillot (Revue historique des Armées)

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