Deux livres, un film dans la valise mexicaine de Robert Capa

La valise mexicaine de Robert Capa

La valise mexicaine de Robert Capa est l’un des incontournables des rencontres internationales de la photographie à Arles. Une exposition lui est consacrée, complétée de deux ouvrages et d’un long métrage sur les traces de la Mexican Suitcase.

L’exposition présentée à Arles jusqu’au 18 septembre 2011 est celle que l’on pouvait voir à New York l’hiver dernier à l’International Center of Photography. L’ICP avait tout naturellement la primeur de l’événement puisqu’il est lui-même le gardien de cette valise mexicaine, et ce depuis 2007.

J’ai eu la chance lors d’un déplacement à New York, en novembre 2010, de voir cette exposition dédiée à cette fameuse Mexican Suitcase et ses 4500 négatifs, consacrés pour la plupart à la guerre d’Espagne. Ce fût un vrai plaisir au final, avec néanmoins cette frustration : le sentiment que la scénographie ne donnait pas aux photos présentées, et à l’oeil de Robert Capa, tout le relief nécessaire.

Reste que cette expo m’a donné envie d’en savoir plus sur Robert Capa, sa compagne Gerda Taro et son ami photographe David Seymour, alias Chim. Alors bien sur, la première démarche est d’acheter le livre associé à l’exposition. L’ouvrage en deux parties, présenté dans un emboîtage plus ou moins fragile, permet de revenir a tête reposée sur les différents reportages réalisés pendant cette guerre d’Espagne dont on célèbre cette année les 75 ans.

Mais pour plonger vraiment au cœur de la carrière et de l’intime de Robert Capa, il y a un autre livre. Celui écrit par Susana Fortes et publié aux éditions Héloïse d’Ormesson : « En attendant Robert Capa ». L’ouvrage nous fait revivre les débuts de la carrière de celui qui s’appelait encore de son vrai nom André Friedmann, avant qu’il n’embrasse son pseudo à consonance hollywoodienne.

Robert Capa ? Une pure idée marketing de sa compagne Gerta Taro, qui elle aussi choisira de travestir son nom d’origine – Gerta Porohylle – en référence notamment à Greta Garbo. Les deux amants connaîtront une histoire d’amour tumultueuse.

D’un côté, l’ours photographe, handicapé des mots et des sentiments, plus habile à s’exprimer par l’image. De l’autre, l’écorché vive, soucieuse d’affirmer en permanence son indépendance. L’un ratera alors de précieux moments auprès de la femme de sa vie. L’autre paiera de sa vie son orgueil de femme, écrasée par accident par un char espagnol.

Le livre « En attendant Robert Capa » ne nous apprend rien sur la valise mexicaine. Néanmoins, la tranche de vie qu’il nous raconte fait partie intégrante de cette valise qui recèle les dizaines et dizaines de rouleaux produits de 1934 à 1939.

De la confession même de l’auteur, Susana Fortes, c’est une des photos tirées de cette valise qui lui donnera envie d’écrire sur le couple photographe.

« Une image de Gerda Taro sur le petit lit d’une chambre d’hôtel, toute jeune, endormie dans le pyjama de Robert Capa ».

Tout comme c’est cette valise mexicaine qui donnera envie à  la cinéaste Trisha Ziff de réaliser un film sur le sujet. « The Mexican Suitcase » a été présenté en avant première à Arles le 5 juillet dernier. Un documentaire de plus d’une heure et demie dans lequel il est avant tout question de l’histoire de la guerre d’Espagne et de ses combattants à travers les photographies du trio Capa-Taro-Chim.

Et Trisha Ziff sait de quoi elle parle. C’est elle qui a obtenu de Ben Tarver, l’homme qui possédait la valise mexicaine, qu’il remette le précieux bagage et son contenu à l’ICP de New York.

La bande-annonce du film The Mexican Suitcase de Trisha Ziff :

The Mexican Suitcase - Film de Trisha Ziff

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