Nos esprits sont tellement formatés par les images d’une guerre interminable que l’on a du mal à imaginer l’Afghanistan en pays moderne. C’est sans compter avec Mohammad Qayoumi qui partage aujourd’hui les photos d’un livre de son enfance passée à Kaboul.
Mohammad Qayoumi vit maintenant aux Etats-Unis. Il est actuellement président de l’université de Californie. Depuis 1968, date à laquelle il a quitté l’Afghanistan pour étudier à l’étranger, il n’a jamais oublié l’image ou plutôt les images d’un pays moderne et progressiste qu’il avait en tête.
Ces images, il les avait vues dans un livre publié par le pouvoir de l’époque. Et même s’il reconnaît qu’il y avait une touche institutionnelle dans ces clichés, il voit dans ces photos la preuve que l’Afghanistan n’a pas toujours été le pays médiéval que médias et observateurs internationaux ne cessent de nous décrire.
Ce qui fait que l’on aurait presque du mal à croire Mohammad Qayoumi quand il écrit sur le site Foreign Policy :
« Il y a un demi-siècle, les femmes afghanes faisaient carrière en médecine ; hommes et femmes allaient ensemble au cinéma et à l’université à Kaboul ; les usines des banlieues fabriquaient tissus et autres produits. Il y avait une tradition de la loi et de l’ordre, et le gouvernement était en mesure de lancer de grands projets nationaux (…). Les gens étaient plein d’espoir, voyaient dans l’éducation une opportunité pour tous, étaient persuadés qu’un avenir brillant les attendait. »
Et de fait, sa mémoire ne lui a joué aucun mauvais tour. Les quelques photographies publiées ci-dessous sont là pour le prouver. C’est même toute la force de la photo en général : être et rester le témoin impartial d’un temps irrémédiablement révolu. Que l’on aimerait oublier ou revivre. C’est selon.
D’autres photographies sont disponibles sur le site ForeignPolicy qui publie également les explications de Mohammad Qayoumi.