C’est à Jules Itier (1802-1877) que l’on doit les premières photographies de la Chine. C’était en 1844, alors qu’il était dépêché par la France comme receveur des Douanes. Alors aussi que la photo en était à ses toutes premières années. Ses daguerréotypes sont aujourd’hui des témoignages de valeur. Explications en vidéo de Julie Corteville, conservatrice en chef du musée français de la photographie.
Fin 2012, le musée français de la photographie comptait dans son fonds quelque 35 daguerréotypes de Jules Itier. C’est peu quand on sait que ce fonctionnaire français aurait réalisé pas moins de 1000 daguerréotypes durant ces périples qui l’ont mené en Asie et au Moyen-Orient.
C’est cette « petite » collection, d’une grande valeur historique et technique, qui constitue la pièce maîtresse de la courte exposition baptisée « Jules Itier, premières photographies de la Chine », au Centre culturel chinois, à Paris. Après trois étapes en Chine – Pékin, Lishui et Wuha -, les daguerréotypes retourneront au musée français de la photographie à Bièvres (Essonne), à l’abri de la lumière et des regards.
La quête des daguerréotypes de Jules Itier n’en est pas moins terminée pour autant. Un travail d’enquête de longue haleine permet de regrouper et de recouper certaines informations précieuses. A tel point qu’elles permettent de retrouver encore aujourd’hui la trace de daguerréotypes dont il faut prouver ensuite qu’ils sont bien l’œuvre de Jules Itier…
Outre le musée français de la photographie, quelques autres institutions dans le monde possèdent des prises de vue de Jules Itier. C’est le cas du musée d’Orsay et du musée Carnavalet par exemple à Paris, du Getty Museum à Los Angeles, ou encore du musée national de Singapour. Quelques productions de Jules Itier apparaissent aussi parfois en salle des ventes, mais cela reste exceptionnel.